C'est le fruit d'une belle rencontre. Philippe a quitté son Haut Doubs pour participer à la mise en place d'une ferme d'insertion avec Emmaus à quelques kilomètres de Saâles. C'est là que j'ai fait sa connaissance. Après quelques années de bons et loyaux services, il a décidé de voler de ses propres ailes en s'installant comme paysan sur la commune voisine de la Grande-Fosse. Nous avons cultivé ensemble les pommes de terre l'an passé et avons lancé notre premier produit commun "La fermantation acétique". Il vient de reprendre une partie de la plantation de Noel et Danièle Graff. La mienne devrait suivre dans deux ans, le temps de parfaire sa formation.
Et puis petite nouveauté, nous nous intéressons à la culture de l'arnica qui est en voie de disparition dans le massif vosgien. On attend avec impatience de pouvoir marrier le jaune de l'arnica avec le bleu du vaccinium.
Et pour ce qui est de la future récolte, pas ou pas encore de gel. Avec le beau temps de la fin avril et de ce début mai, la floraison se passe au mieux. Il reste qu'à espérer que la grèle nous épargne, que la nouvelle cloture soit enfin efficace contre les blaireaux et que nous trouvions la bonne solution pour limiter les attaques de limaces et de dosophiles.
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Les origines
C'est l'histoire d'un gamin qui passait ses étés à ramasser les fruits sauvages au coeur des forêts vosgiennes,
C'est l'histoire d'un étudiant attiré par les pays pauvres qui suivit des études d'agriculture,
C'est l'histoire d'un militant engagé plus de dix ans au Cameroun et en Guinée auprès des paysans africains,
C'est l'histoire d'un gars, pour qui aller au bout de son engagement, c'était aussi prévoir un éventuel retour,
C'est l'histoire, commune à beaucoup, d'un type qui mit en adéquation ses idées et ses actes et renonça à un certain confort pour retourner dans le bourg de ses grands parents, devenir paysan et créer de toute pièce son exploitation agricole. C'était en 1993.
Vivre sur moins de 2 ha au sommet d'un col vosgien et cultiver au milieu de milliers d'hectares d'espaces naturels transforment le métier de paysan en un métier d'aléa. Et là où le climat est rude, les vents forts, le froid intense, le sol pauvre, la pression de la faune sauvage omniprésente affronter la concurrence et
gagner sa vie est un défi quotidien.
Des petits fruits aux produits transformés
Les petits fruits que j’ai sélectionnés (bluets des Vosges, framboises, mûres, groseilles, mûroise, groseilles à maquereau) ont démontré après 10 ans d'essais leur adaptation à la montagne et leur capacité à produire régulièrement. Si 80 % des petits fruits consommés en France sont importés et si ceux produits en France sont cultivés en très grande majorité de manière hors-sol ou sous tunnel, à Saâles les petits fruits sont exclusivement produits en pleine terre. La demande en fruits frais est une demande qui ne cesse de croître.J'ai depuis compléter cette gamme de petits fruits par des pommes issues en très grande partie de vieilles variétés et de la pomme de terre..
Les produits transformés
(confiture, sirop, vinaigre, aigre-doux, jus) sont produits en petites quantités avec des techniques très particulières visant à leur conserver le maximum d'arôme et la plus grande qualité nutritionnelle possible
En 2024 deux nouveaux produits
dont la fermentation acétique élaborée avec Philippe.
Fermentation acétique
A partir de plus d'une vingtaine de variétés de pommes issus d'arbres hautes-tiges exempts de tout taitement biologique ou chimique pour optmiser les fermentations alcooliques, puis acétiques.
Nectar de bluet
Se boit légèrement frais. Bon équilibre acidité-sucre.
Le type de variétés, la nature du sol, le choix des fumures, le climat, le rapport fruits sur feuille joue un rôle primordial dans la qualité des petits fruits cultivés à Saâles. Vous allez le découvrir.
11 ans aux côtés des paysans africains m'ont conduit à opter pour le commerce équitable, le partage et le sens de l'accueil, sans oublier la transmission aux plus jeunes. Mes travaux allient résilience et souci d'une véritable agriculture durable. La beauté du paysage constitue pour moi une préoccupation constante. L'avenir de la planète et particulièrement le bilan carbone m'ont amené à beaucoup tester et faire des
choix originaux.
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