Éthique 

« Durant mon séjour camerounais, j'avais partagé la vie de nombreux planteurs de café et de cacao dont les terres jouxtaient les vastes étendues de canne à sucre. J'avais vécu leur quotidien. Je les avais accompagnés lors du long voyage annuel au chef-lieu de département pour toucher le prix de leur récolte. J'en avais vu tant succomber au charme de la ville et dispersée en peu de temps le fruit d'innombrables jours de sueur et de larmes. Ils m'avaient enseigné l'humilité quand, forts de leur certificat d'études, ils me corrigeaient les fautes d'orthographe. Et pourtant en ce début des années 1980 les petites fèves valaient fort cher. Le gouvernement les achetait à un euro le kilo et les revendait le double. J'avais calculé que si 0,20 € avaient été restitués au village pour chaque kilo vendu, les paysans auraient été en mesure de prendre en charge tout ce qui touchait à la santé, à l'éducation, au développement local.» 

Extrait du livre "l'appel de Saâles" Jean Vogel -edition de la Nuée bleue.

Ainsi naquit ma conviction que le commerce équitable était un levier essentiel pour assurer le développement des plus pauvres. C'est pourquoi, l'ensemble de mes confitures est réalisé à partir de sucre de canne bio et équitable.

Je reçois chaque année de nombreux jeunes et moins jeunes de passage qui souhaitent approfondir leurs connaissances agronomiques notamment celles concernant la culture des petits fruits. Ma porte est toujours ouverte pour un échange. Ceci dit, le respect mutuel sous-entend que l'on prenne rendez-vous. Des groupes de travail et d'échanges ont été constitués sur deux thèmes d'une part les petits fruits et d'autre part le développement de la culture de la pomme de terre en montagne. Ces deux groupes rassemblent des professionnels aguerris, des jeunes souhaitant s’installer, des associations d'insertions, et des responsables de jardin associatif. L'objectif de ces groupes est double d'une part permettre le transfert du savoir-faire et de l'expérience des anciens aux plus jeunes et d'autre part encourager, initier, réaliser et évaluer des essais paysans capables de faire progresser nos connaissances agronomiques. Si vous souhaitez vous installer et vous habitez dans le massif vosgien ou en piémont, n'hésitez pas à nous rejoindre.
 

Une véritable agriculture durable doit impérativement présenter un bilan carbone le plus vertueux possible. Il est tout aussi important de limiter au maximum les transferts de fertilité quand il ne s'agit pas de déchets non valorisés. Épandre de la paille ou du fumier en grosse quantité c'est appauvrir des terres pour en enrichir d'autres. C'est pourquoi je mène des essais paysans visant à favoriser l'auto fertilité des sols et à produire le maximum de matières organiques pour capter le carbone et augmenter la teneur en humus des sols. Ce dernier élément est extrêmement important car il constitue un élément essentiel de la résilience pour l'agriculture de montagne. Celle-ci se décline essentiellement autour de deux piliers d'une part la diversification afin d'éviter les risques climatiques (particulièrement les gelées) et d'autre part l'augmentation de la capacité de rétention en eau de sols trop souvent sableux pour faire face aux sécheresses estivales prolongées.

Un partenariat a été instauré avec un éleveur de moutons. Une partie des vergers est régulièrement pâturée par un troupeau d'ovins.

A visiter une collection mondiale unique en France.

En 1995, a été implantée avec le concours de la région Alsace et de la station de recherche fruitière VEREXAL, sur un terrain limitrophe, la partie la plus intéressante de la collection mondiale de Vaccinium corymbosum. Chaque variété y est représentée par 5 spécimens, La collection s'est depuis régulièrement enrichie pour atteindre 30 variétés. Ces dernières sont issues de centres de recherche du monde entier, y compris d'Australie et de Nouvelle Zélande. Le double de la collection avait été implanté sur le site de VEREXAL au lycée agricole d'Obernai, Compte tenu de l'inadaptation des sols, elle a disparu.

On peut y découvrir un panel incroyable de saveurs, du camphre à la prune, du cassis au muscat...

Les variétés présentes sont les suivantes :

Bluetta, Elisabeth, Coville, Patriot, Berkeley, Reka, Nui, Bluejay, Spartan, Eliot, Blueray, Earlyblue, Collins, Heerma, Toro, Brigitta blue, Nelson, Bluecrop, 13-16A, Puru, Duke, Dixi, Northland, Sierra, Bluehaven, Legacy, Rubel, Lateblue, Chandler, Darrow, Paty, (faux) Darrow, Atlantic, St Jean, Denise blue.

Les visites se font exclusivement sur réservation pour un groupe minimum de 10 personnes et maximum de 30, hormis pour les professionnels ; un des objectifs de la collection étant de permettre aux jeunes qui s'installent d'identifier sûrement les variétés les plus adaptées à leur situation pédo- climatique.

Un paysage créé, entretenu, 
qui évolue en permanence

La monotonie ou l’uniformité des éléments sont à l’opposé d’un paysage agréable, lui-même source de biodiversité. J’ai 
donc choisi de faire alterner des espèces extrêmement 
différentes comme le seigle et les pommiers hautes-tiges, les bluets et la vesce, les mûres et les groseilliers. Hormis des 
tailles différentes, leur couleur évolue en permanence 
tout au long de la période végétative.

Une biodversité qui a un 
coût trop méconnu :

Une telle diversité permet d’accueillir de nombreux auxiliaires 
et malheureusement des prédateurs, qu’il convient de 
réguler. Cette régulation a un coût certain que beaucoup 
ignorent. Les outils de protection (filets, clôture) et leur entretien ainsi que les inévitables dégâts de la faune sauvage (une 
coupure de courant correspondant à un passage de sangliers 
peut entraîner en une nuit plus de 4.000 euros de perte) 
font reculer le revenu disponible de plus de 35 %.

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